Charbonnages de Wallonie (Belgique)

L’exploitation du bassin houiller de Mons Charleroi remonte à des origines très lointaines, vers 1200 on parlait déjà de l’emploi du charbon dans la région de Mons.

Ce n’est pourtant qu’au 18eme siècle que l’exploitation industrielle de la houille se développa dans le Hainaut. Les concessions portaient alors sur une petite surface (quelques centaines d’hectares), aussi les bassins de Charleroi, et de Mons furent-ils morcellés en une multitude de concessions exploitées par autant de compagnies minières concurrentes. C’est cette structure parcellaire qui persista jusqu’à la fin de l’exploitation du charbon dans les années 1970/1980. Ce morcellement fut un handicap très loiurd qui, au delà des difficultés techniques et géologiques, précipita la fermeture des charbonnages de Wallonie.

Les deux « survivants » furent la société des charbonnages de Montceau Fontaine dont le dernier siège fut fermé en 1980, et le Charbonnage de Roton Farciennes et Oiginies-Aiseau qui ferma le 30 septembre 1984.

Charbonnage du Roton Sainte-Catherine à Farciennes

Les photos présentées sur cette page ont été réalisées par Pierre-Christian Guiollard au cours de différentes visites effectuées entre 1982 et 1984. Ces photos du travail des mineurs du Roton sont exceptionnelles, inédites et rares car très peu de reportages photographiques ont été réalisés dans ce charbonnage, en raison des difficultés techniques (pour le photographe) et pour des raisons de sécurité, la mine étant grisouteuse, l’emploi d’appareil mécanique et de flash antidéflagrant agréé par l’administration belge était obligatoire. Il n’était alors pas question d’appareil numérique, les prises de vue ont été réalisées avec des appareil réflex de marque Zénith E et Praktica, et des pellicules couleur (diapositives) Ektachrome 400 et des films noir et blanc Ilford 400.

Ces reportages ont été réalisés grâce à l’aimable autorisation de l’administration du charbonnage et des autorités de tutelle (Ministère des mines), grâce à l’accueil et à la disponibilité des ingénieurs alors en poste : monsieur Jacques, directeur des travaux et monsieur Colinet, responsable de la sécurité. Mais rien n’aurait été possible sans la collaboration des mineurs du Roton, cette page est un hommage rendu à ces hommes exceptionnels, beaucoup d’entre eux ne sont plus là aujourd’hui, mais qu’ils soient remerciés pour leur disponibilité, leur accueil exceptionnel et leur bienveillance.

Suite à ces reportages, un article intitulé « Roton le dernier charbonnage wallon » a été publié par PCG dans la revue d’entreprise des charbonnages de France, Centre Midi Magasine, n°64, novembre 1983, vous pouvez vous y reporter pour davantage de détails sur ce charbonnage.

Toute reproduction de ces clichés est interdite sans autorisation de l’auteur (voir lien de contact du site)

L’exploitation

A l’origine, la division de Roton Farciennes était exploitée par deux sièges : les Aulniats, deux puits assuraient l’exploitation de la partie Nord du gisement, fermé en 1969 et le siège Sainte-Catherine.

Le puits Sainte Catherine n°1 fut foncé au 19e siècle, 858 m de profondeur, 3,50 m de diamètre, puits de retour d’air, équipé de cages à 3 niveaux, il est utilisé pour la circulation du personnel.

Le puits Sainte Catherine n°5 fut foncé de 1956 à 1960, 868 m de profondeur, 5,50 m de diamètre, il est surmonté d’une tour d’extraction en béton, et équipé de cages à 2 étages, il est utilisé principalement pour l’extraction et comme entrée d’air.

En 1983, la production était assurée par trois tailles portant sur les veines 8 Paumes et Gros Pierre, toutes équipées de rabots Westphalia et de soutènement par étançons hydrauliques. L’exploitation porte sur un panneau de 300 m de long sur 200 m de large, la veine Gros Pierre est une veine à fort pendage variant de 10 à 35°. La taille Gros-Pierre est située au niveau 825, à 1,2 km du puits, en 1982, l’ouverture de la taille variait de 1,30 à 2 m comprenant un faux toit de schiste très fragmenté. Par la suite il a été décidé de soutenir le faux toit pour n’exploiter que la couche de charbon sur une hauteur de 0,60 m à 1 m. L’arrière taille était foudroyée.

Le charbon abattu était évacué par convoyeur à raclettes puis par convoyeurs à bande jusqu’au point de chargement des berlines de 1500 litres acheminées vers la recette 825 du puits n°5 pour être remontées au jour. L’acheminement du charbon vers le lavoir, situé à quelques kilomètres du siège, était réalisé par un traînage par chaîne.

En 1983, la production journalière était de 1250 tonnes avec un effectif de 1520 personnes dont 1030 travaillant au fond.


Roton Sainte-Catherine, images du jour


Roton Sainte Catherine, images du fond


Autres charbonnages des bassins du Centre et de Charleroi (Belgique)

Les clichés présentés dans la galerie ci-dessous ont été réalisés par Pierre-Christian Guiollard entre 1981 et 1991.