Le bassin de Campine fut découvert en 1896, et c’est en 1912 que le premier puits fut foncé à Winterslag. Après avoir utilisé les techniques de congélation pour traverser 600 mètres de terrains aquifères le charbon est atteint et son exploitation débute le 28 juillet 1914. La guerre interrompt les travaux qui ne reprendront qu’en 1920.
Le bassin houiller de Campine comprenait 7 charbonnages : Beeringen, Eisden, Houthalen, Waterschei, Winterslag, Zolder et Zwartsberg. Ces compagnies minières furent regroupées en 1967 au sein de la « Kempense Steenkolenmijnen » (Société des charbonnages de Campine). En 1982, cette société exploitait encore cinq sièges : Winterslag, Waterschei, Zolder/Houthalen, Eisden et Beeringen.
En 2022, plusieurs éléments du patrimoine minier de Campine ont été conservés et plus ou moins valorisés, notamment les chevalements , les machines d’extraction, les bâtiments industriels et quelques installations annexes. Volontairement je me limite, dans le cadre de cette page, à publier des clichés de la mine en activité (exception faite pour les installations de Beeringen). Pour en savoir davantage, sur ce que sont devenues aujourd’hui ces installations, je renverrai à l’excellent site de Sébastien Berrut consacré au sujet : « patrimoine Minier ».
Reportages jour et fond effectués par Pierre-Christian GUIOLLARD en 1982, 1987 et 2006 (lavoir de Beeringen).
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Charbonnage André Dumont à Waterschei
Le charbonnage André Dumont de Waterschei comprend deux puits de six mètres de diamètre foncés jusqu’à 1208 mètres (puits n°1) et 1088 m (puits n°2). Au fond, en 1982, la production était assurée par 8 tailles situées à 840 et 1040 mètres. Quatre d’entre elles étaient équipées de haveuses Eickoff et de soutènement marchant. Les quatre autres étaient équipées de rabots Westphalia avec un soutènement mixte composé de soutènement marchant et de soutènement par étançons hydrauliques Dowty. L’effectif employé en 1982 était de 3000 personnes pour une production annuelle de un million de tonnes avec un rendement moyen de 2200 kg/homme/poste.
Le charbon extrait à 807 mètres était remonté au jour par berlines de 3000 litres. Au niveau 1040, le charbon était remonté par un skip de 13 tonnes de capacité. Malgré un coup de grisou le 30 mars 1929 qui fit 27 victimes, la mine était classée faiblement grisouteuse.
La mine fut fermée le 10 septembre 1987 après avoir produit 72 453 000 tonnes de charbon.
Peu de reportages photographiques ont été réalisés dans ce charbonnage, en raison des difficultés techniques (pour le photographe) et pour des raisons de sécurité, la mine étant grisouteuse, l’emploi d’appareil mécanique et de flash antidéflagrant agréé par l’administration belge était obligatoire. Il n’était alors pas question d’appareil numérique, les prises de vue ont été réalisées avec des appareil réflex de marque Zénith E et Praktica, et des pellicules couleur (diapositives) Ektachrome 400 et des films noir et blanc Ilford 400.
Pour davantage d’informations sur ce charbonnage, voir l’article publié suite à ce reportage dans la revue d’entreprise des Charbonnages de France : Centre Midi Magasine, n° 57, mars 1982 : Waterschei, une mine en Belgique.
Visite à la taille S3-5B, étage 1040.
Située à 1,5 km du puits, l’exploitation des charbons gras se faisait dans un panneau en plateure de 1500 m de long sur 250 m de large. Le soutènement était assuré par des piles de soutènement marchand Westphalia dans la partie régulière de la taille et par des étançons hydrauliques Dowty dans les parties plus tourmentées. Dans les voies de base, deux types de soutènement étaient utilisés : les cadres TH classiques dans les terrains stables et les cadres « Moll » composés de de rails cintrés réunis au sommet par une éclisse et reposant sur des piles de bois. L’abattage était réalisé par un rabot Westphalia sur une longueur de 250 mètres. Le charbon abattu était évacué de la taille par convoyeur à raclettes pour être repris ensuite par un convoyeur à bande d’un mètre de large jusqu’au puits. La production de la taille S3-5B était de 800 tonnes/jour avec un effectif de 50 personnes au poste de production et 30 personnes au poste d’entretien.
Charbonnage d’Eisden
Dès le début du XXe siècle, cinq compagnies explorent la région d’Eisden à la recherche du charbon. En 1907, elles se regroupent pour former le Charbonnage Limbourg Meuse. L’extraction du charbon ne débuta réellement qu’en 1923. Le charbonnage d’Eisden comprenait deux puits, n°1 et 2, desservant les étages d’exploitation aux niveaux 600, 700 et 780. Un niveau à 900 était atteint par plans inclinés.
Le 8 mars 1984, 7 mineurs sont tués par une explosion de grisou. Le Charbonnage d’Eisden fut fermé le 18 décembre 1987 après avoir produit 73 191 000 tonnes de charbon.
Charbonnage de Winterslag
Le charbonnage de Winterslag fut le premier à produire du charbon dans le bassin de Campine dès 1917. Il fut exploité par la Société des charbonnages de Winterslag créée en 1912.
Il comprenait deux puits de 850 mètres de profondeur. L’extraction prit fin le 31 mars 1988 après avoir produit 66 593 000 tonnes de charbon.
Charbonnage de Zolder / Houthalen
Le charbon fut découvert à Zolder en 1906, date à laquelle fut créée la société des Charbonnages d’Helchteren Zolder, mais ce n’est qu’en 1930, après de nombreux déboires techniques (incendie, inondation) que ce siège entra en production.
En 1964 la mine de Zolder fusionne avec la mine de Houthalen. Cette dernière, était la plus récente de toutes, puisque mise en exploitation en 1939, elle était exploité par la SA des Charbonnages de Houthalen. Après sa fusion avec Zolder, les puits de Houthalen furent maintenus et utilisés comme puits de service.
Le siège de Zolder restera le dernier siège en activité en Campine jusqu’à sa fermeture le 30 septembre 1992. Il fut également le plus important de tous par sa production : 87 911 000 tonnes, auxquelles il faut ajouter les 21 676 000 tonnes produites entre 1939 et 1964 par le siège de Houthalen.
Charbonnage de Beeringen
La création de la société des Charbonnages de Beeringen remonte à 1907. Comme pour la plupart des autres mines de Campine, la production de charbon ne débutera qu’après la première guerre mondiale, en 1922.
L’ensemble industriel de Beeringen est particulièrement monumental, notamment ses deux chevalements « portiques ». L’extraction cessera à Beeringen le 28 octobre 1989, totalisant 79 332 000 tonnes extraites.
En 2006, il m’a été donné la possibilité de photographier le site de Beeringen dans son état intermédiaire entre abandon et sauvegarde. Je vous propose donc en plus des vues du siège en activité, une sélection de photographies réalisées à cette occasion, notamment dans les lavoirs, recettes, vestiaire et centrale.