Houillères d’Auvergne


Houillères d’Auvergne. Brassac, Saint-Eloy, Messeix (Puy-de-Dôme) – Buxières-les-Mines (Allier)

L’existence du charbon en Auvergne est connue depuis le XVe siècle, il était utilisé principalement dans les forges et fours à chaux. À la fin du XVIIe siècle, l’accroissement des besoins et l’accès au marché de la capitale grâce à l’ouverture du canal de Briare reliant la Loire à la Seine donnèrent aux mines auvergnates une importance nationale. La production totale des différentes mines d’Auvergne, depuis leur origine est estimée à 28 millions de tonnes.

Les Houillères d’Auvergne étaient caractérisées par une multitude de petits bassins situés le long du sillon houiller du Massif Central. Bon nombre de ces petites exploitations furent exclues de la nationalisation, toutefois par sa superficie de 32 000 km2, le bassin d’Auvergne était le plus important de France, il s’étendait sur cinq départements comprenant, au moment de la nationalisation en 1946, huit exploitations indépendantes en activité :

  • Les mines de Bert et Montcombroux (Allier). Cette petite mine rouverte en 1942 par la Société des Houillères de l’Allier fut intégrée dans le programme de nationalisation en relation avec un projet de centrale thermique. Ce projet n’ayant pas abouti, la mine fut fermée en 1951.
  • La mine de Champagnac, à Ydes (Cantal), était exploitée par la Société des Mines de Champagnac. Rattachée aux Houillères d’Auvergne, son exploitation se poursuivit jusqu’en 1959.
  • Le Groupe de Saint-Eloy (Puy-de-Dôme) réunissait deux exploitations voisines, l’une exploitée par la Société des mines de la Bouble et l’autre par la Compagnie des Forges de Chatillon-Commentry. L’extraction des deux secteurs s’est poursuivie jusqu’en 1978, concentrée sur le puits Saint Joseph de Saint-Eloy à proximité duquel fut construit le lavoir central.  Une centrale électrique mise en service en 1953 au Pont de Menat et reliée à la mine par un transporteur aérien de 10 kilomètres assurait l’écoulement des bas produits.

Le Groupe de Saint-Eloy : le puits Saint-Joseph, foncé en 1927, 375 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1978. Le puits Est, puits de service foncé en 1942, 450 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1978. Mines de la Bouble, le puits n°2, puits de service, foncé en 1900, 488 m de profondeur, fermeture en 1978, le puits n°4 foncé en 1927, 375 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1978, le puits n° 5 foncé en 1927, 375 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1978 – Photos de Pierre-Christian Guiollard réalisées entre 1976 et 1990. (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).


  • Le Groupe de Brassac se répartissait en deux divisions réparties sur le département de la Haute-Loire avec les concessions de Grosménil, Frugère, la Taupe, Auzon et Bouxhors exploitées par la Compagnie des mines de la Haute-Loire et sur le département du Puy-de-Dôme avec les concessions de Brassac et La Combelle exploitées par la Compagnie Commentry-Fourchambault-Decazeville. Les installations étaient vétustes et les gisements difficiles. En 1954, la question se posa d’abandonner ces gisements mais l’alternative de moderniser et de concentrer l’exploitation sur le site du puits Bayard, mis en service en 1950, fut choisie. La modernisation du lavoir, l’électrification et l’installation d’un grand roulage au fond permirent une poursuite de l’extraction sur le site de Brassac jusqu’en 1978.

Le puits Bayard, foncé en 1924, 530 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1978 et le puits des Graves foncé en 1913, 500 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1959, fermeture en 1978 – Photos de Pierre-Christian Guiollard réalisées entre 1976 et 1990. (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).


  • La mine de Messeix (Puy-de-Dôme) appartenait depuis 1878 à la Société Anonyme des Houillères de Messeix qui exploitait plusieurs couches d’anthracite. L’extraction se faisait à partir d’un puits unique, le puits Saint-Louis. Un travers-banc assurait l’évacuation du charbon vers le lavoir et l’usine à boulets situés en fond de vallée de la Clidane. À partir de 1978, l’extraction par le puits Saint-Louis fut arrêtée, le charbon était désormais évacué au moyen de camions miniers par la galerie des Mouillères débouchant dans la vallée de la Dordogne. En 1988 la mine cessa toute activité.

Messeix, le puits Saint-Louis, foncé en 1927, 339 m de profondeur, arrêt de l’extraction en 1985, fermeture en 1988. Le lavoir et l’usine d’agglomérés du Port sec. Photos de Pierre-Christian Guiollard réalisées entre 1976 et 1990. (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).

Messeix, images du fond, quartier des Mouillères – Photos de Pierre-Christian Guiollard réalisées entre 1986 (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).


  • La mine de l’Aumance à Buxières -les-Mines (Allier) il s’agit en effet du seul site nouvellement créé et mis en exploitation par les Houillères d’Auvergne après la Nationalisation. Le secteur déjà couvert par plusieurs concessions de charbon et de schistes bitumineux suscita l’intérêt de Charbonnages de France dès 1954. Les recherches  aboutirent à la mise en évidence d’un gisement peu profond dont les réserves furent estimées à 40 millions de tonnes. Une reconnaissance du gisement effectuée entre 1959 et 1961 confirma l’intérêt de ce gisement. La crise pétrolière de 1974 relança l’intérêt pour le gisement de l’Aumance qui fut mis en exploitation dès 1975. La régularité des panneaux faiblement inclinés et d’une puissance de l’ordre de quatre mètres autorisait l’abattage selon la méthode chambres et piliers et une extraction moderne et mécanisée au moyen d’engins sur pneumatiques (méthode trackless). En dépit d’une bonne productivité (13 t/homme/poste), la production fond cessa en 1993 au profit de l’exploitation du gisement en découverte qui prit fin en 2001.

Buxières-les-Mines, exploitation de l’Aumance – Photos de Pierre-Christian Guiollard réalisées en 1990 (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).


Quelques vestiges plus anciens : Le Puits Saint-Alexandre à Charbonnier-les-Mines (Puy-de-Dôme), non loin de Brassac, foncé en 1868, 279 m de profondeur, il fut fermé en 1942. En 1979, date de ces photos, il était sans doute le plus ancien chevalements en poutrelles à âme pleine (1868) encore debout en France quand il fut démoli en 1980. Photos Pierre-Christian Guiollard, 1979. (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).


Le Puits E. Michelin à Saint-Gervais d’Auvergne (Puy-de-Dôme), non loin de Saint-Eloy les mines. Situé hors concession des Houillères d’Auvergne, dans la région de Saint Eloy les Mines, ce puits fut creusé par la Société des mines de Saint Gervais entre 1898 et 1902, profond de 500 mètres, il n’a jamais rencontré de gisement de charbon exploitable. Les travaux furent interrompus en 1909. Photos Pierre-Christian Guiollard, 1984. (reproduction interdite sans autorisation de l’auteur).